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Julia De Funes et les entretiens d'évaluation annuel

Dans les réponses qu’elle donne dans l’Express (10 octobre 2024, page 20) aux questions qui lui sont posées, Julia de Funes, petite fille de son grand-père, a des avis tranchés et « décalés » comme à l'accoutumé. Cela peut être amusant, intéressant ou interpelant mais l’excès peut devenir lassant en ne séparant pas l'outil ou l'expression de son utilisation (souvent erronée, certes, mais...).


Se tromper de cible : confondre "un mauvais outil" et "un bon outil mal utilisé"


Par exemple, sur une de ces positions précédente, on peut être d’accord que le « bonheurisme » est un fléau, et on peut apprécier la position qui consiste à dire « ce n’est parce que les gens sont heureux (j’aurais dit « bien ») dans l’entreprise qu’ils sont performants, c’est parce qu’ils sont performants qu’ils sont heureux !! ».


Sauf que si l’on a travaillé en entreprise et que l’on connait un peu les notions classiques (flow par exemple), on peut faire remarquer qu’on rentre simplement dans un cercle vertueux de VRAIE qualité de vie au travail : on est bien donc, on travaille mieux, du coup on se sent bien parce qu’utile et efficace et donc, on travaille mieux etc.


Bref, sans manquer de respect à quiconque, je me fous de « qui de la poule ou de l’œuf … » Le but humain c’est que chacun(e) soit bien dans l’entreprise afin de réaliser le travail qu’ils ou elles doivent effectuer dans un environnement (individuellement et collectivement) porteur . Mais jusqu’ici, pas grave.


L’article est cependant une attaque en règle contre de nombreuses choses parmi lesquelles les entretiens annuels d’évaluation : Elle énonce « On le fait, parce que tout le monde le fait. Ces entretiens embêtent tout le monde, c’est un cri unanime dans toutes les entreprises (ndlr Ahhh bon ? n'est-ce pas un stéréotype ?). Mais on les fait quand même, c’est absurde ! Ces entretiens réduisent l’individu à des grilles de lecture, à des diagrammes, à des QCM. Ils sont dans le quantitatif alors qu’ils devraient plutôt mesurer la qualité du travail, la motivation des collaborateurs. Ces outils tels qu’ils sont conçus ne conviennent pas du tout à la vie de l’esprit. D’ailleurs, on ne mesure rien à travers ces entretiens. Mieux vaut des moments plus simples, plus humains, plus directs autour d’un déjeuner ou d’un café. »


Un avis très arrêté qui mériterait une réponse longue si on adressait en détail l'incompréhension des conséquences qu'auraient une telle pratique isolée.


Sur le fond, je ne connais pas un seul bon manager qui ne fait pas les deux : entretiens annuels pour la formalisation et des discussions informelles au quotidien. On ne devrait pratiquement rien apprendre lors des entretiens annuels, qui sont un moment privilégié d’échanges entre le manageur et un membre de ses équipes. Un point plus « léger » à mi-parcours est également important, par exemple.



Globalement, il est, selon moi, contre-productif de dénigrer des outils ou des approches, quand on constate seulement que les entreprises qu’on visite les utilisent incorrectement.

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