Bonjour 😄,
Beaucoup de dirigeants et de managers se demandent ce qu'ils peuvent faire pour améliorer la Qualité de vie au travail (#QVT) dans l'entreprise. En fait, le sujet "numéro un" des études tourne principalement autour de la reconnaissance (pour des études récentes, voir ici et ici).
Le lien avec ceux qui nous entourent est un besoin ancestral, nécessaire à notre survie à l'époque où nous maitrisions moins notre environnement et notre sécurité que ce que nous parvenons à le faire aujourd'hui. C'est l'essence même de ce qui nous a permis de survivre dans un monde sauvage et impitoyable à l'époque où nous n'étions que pêcheur, chasseur, cueilleur. Un de nos buts, conscient ou pas, est de développer nos relations avec les autres. La reconnaissance fait probablement partie de nos besoins "innés". Certains sont prêt à n'importe quoi pour en obtenir médiatiquement, d'ailleurs. C'est la fameuse "notoriété" (positive ou négative, peu importe à certains, d’ailleurs). Et sincèrement, quoi de plus agréable (au travail !) que d'être reconnu sincèrement par son patron, ses équipes, des membres d'autres équipes, ou un fournisseur de quelque manière que ce soit ?
Mais savoir donner de la reconnaissance est-il, du coup, lui aussi, une chose "innée" ? Ce serait logique ... Eh bien, non, au contraire. L'équilibre est extrêmement mal respecté dans ce domaine. Donner une juste reconnaissance, est un des exercices les plus périlleux pour un manager.
La reconnaissance... Un sujet très complexe, mais qui vaut le coup.
Tout le monde sait combien ce sujet est complexe en entreprise : il faut identifier les moteurs, les leviers, ce qu'on peut faire et ne pas faire. Chacun est unique, on va parler salaire... On sait également (au moins intuitivement) qu'un geste significatif dans un contexte culturel devient potentiellement un fiasco ailleurs. Par exemple, la reconnaissance très employée aux Etats Unis à travers l’affichage des "employés du mois" ne fonctionne franchement pas dans des cultures comme les nôtres.
Certes, savoir exprimer de la reconnaissance est très complexe.
Déjà, avant de pouvoir exprimer de la reconnaissance, la première chose est qu'il faut ressentir le besoin d'en donner. Il faut être authentique. Pour « reconnaitre », il faut apprécier ce que font les autres, tout simplement.
C’est la base de la crédibilité. La dernière fois qu’on vous a dit que vous faisiez du bon travail, l'avez -vous pris comme un cadeau ? Il faut que l'émetteur du compliment, à moins d’être un pervers ou un acteur de premier plan, soit lui (elle)-même convaincu(e) de ce qu’il(elle) dit. Ce n’est déjà pas simple, mais ce n’est pas tout...
Imaginons qu’une de vos icônes (Nelson Mandela, Marie Curie, Barack Obama, Albert Einstein, Galilée, …) vienne vers vous et vous dise en vous regardant dans les yeux "vous êtes formidable". Sur l’instant votre ego explosera, probablement, mais vous vous direz ensuite "comment sait-il(elle) ce que je fais ?". Pour être crédible, un manager doit cultiver, en amont, au moins deux aspects : savoir ce que font vos équipiers, et authentiquement apprécier ce qu’ils font ou comment ils le font.
Comme en sport, et dans tout ce qui demande un effort, si ce n’est pas naturel, ça se travaille. Mais avant de courir, il faut apprendre à marcher. De ce point de vue, la reconnaissance offre une pratique simple d'apparence et que tout le monde peut exercer. C’est cependant un petit exercice qui peut aller très loin... Dire bonjour !
Dire bonjour
Un manager qui a du mal à dire « bonjour » ou qui ne prend pas plaisir à dire « bonjour » va avoir des difficultés à répondre aux besoins de reconnaissance de ses équipiers. Je ne vous parle pas de taper dans le dos de tout le monde, de partir en vacances avec les membres des équipes, de vous couper la main pour mélanger votre sang à celui des autres salariés de l'entreprise, mais simplement de dire "bonjour".
Dire « bonjour », c'est déjà une forme de reconnaissance, basique certes, mais qui ne coûte pas cher, ne consomme pas beaucoup de temps, qui est agréable et donne des résultats rapidement si ce n'est pas vécu comme une corvée (ça se sent et ça se voit si c'est le cas !). Bien sûr, faire le tour d'un atelier en serrant des mains, le regard ailleurs ou vissé sur sa montre est TOTALEMENT contre-productif. De même aller dire « bonjour » à une personne parce qu'on a absolument besoin de son rapport avant midi sur notre bureau n'est pas non plus une pratique managérialement très positive.
En arrivant le matin un manager peut prendre un réel plaisir à rencontrer, peut-être que quelques secondes, les membres de ses équipes ou ses collègues. On voit tout de suite ceux qui ont quelque chose à dire, une question rapide à poser, celles et ceux qu'on dérange éventuellement, ceux qui vont bien, ceux qui vont moins bien. Dire bonjour à quelqu'un c'est un rituel, reconnaitre au moins qu'il/elle existe. Par contre, je vous conseille d'éviter de ce moment pour rappeler qu'il faut signer les objectifs de l'entretien individuel, par exemple. C'est souvent inutile : si on vous voit, ça permet aussi de se rappeler ce qu'on doit faire ou vous rendre. Si ça ne vient pas, il reste toute la journée pour demander tranquillement 😎.
Je fais partie des managers qui trouvent ça super sympa, même si on a une tonne de dossiers et de mails à traiter, de voir, blaguer, partager avec ses équipes, c'est un moment de détente pour attaquer la journée « gonflé à bloc ».
Le fait de passer sur un site et de foncer dans les couloirs en ignorant tout le monde n'est pas porteur de Qualité de Vie au Travail. Mais si vous respectez ce rituel simple, votre crédibilité grandit car vous faites le premier pas de la reconnaissance des gens qui vous entourent. Tout le monde comprendra d’ailleurs encore mieux les jours où vous êtes sous pression et ne pouvez pas prendre le temps de saluer les autres.
Le problème se pose, bien sûr, pour le dirigeant qui arrive sur un site d'un millier de salarié(e)s. Comment faire ? Qui saluer ? Les dirigeants à forte intelligence émotionnelle, ceux qui ont du succès selon Jane Henri, arrivent un peu en avance, sont souriants, serrent les mains qui se tendent et font ce qu’ils peuvent faire. A l’impossible, nul n’est tenu. Si un manager, quel que soit son niveau passe devant le bureau d'un de ses proches collaborateurs, un petit crochet même rapide sera toujours apprécié. Il sera d’autant plus excusé, lui aussi, le jour où il ne le fait pas : tout le monde comprendra, là aussi, que c’est parce qu’il ne peut pas.
Merci d'avoir lu jusque-là, bonne journée à tous !
Images Pixabay. Merci
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